Sacs aux dos, un autre rythme que le vélo

Publié le par Vents d'Ouest

Mutlu Yıllar! (Prononcez "Moutlou Yoeul-lar")


Vous nous pardonnerez de ne pas souhaiter de maniere personnelle a chacun la bonne année mais nous nous rattraperons l'année prochaine ... ou dans deux ans! Nous vous souhaitons donc a tous une année riche en émotions, faite de bonheurs et pourquoi pas de projets un peu fous qui, pour l'instant en gestation dans le coin de vos tetes, trouveraient en 2012 le bon moment pour éclore. Petit rappel, la fin du monde est prévue dans un an, profitez-en!


Avant de mettre un pied dans la nouvelle année et de prendre pour bonne résolution des étirements du genou plus fréquents, nous avons laissé GriGri et une bonne partie de notre packtage a Izmir chez nos amis warmshowers. Sous un soleil radieux, nous repartons, sacs aux dos, pour de nouvelles aventures vers l'intérieur des terres. Depuis, nous avons expérimenté bus et train, pour voyager de ville en ville. Incontestablement, la Turquie est bien dotée a ce niveau et il est facile et peu cher de se déplacer en bus ou en dolmus, meme au pied levé. Départ toutes les une a deux heures pour les principales destinations, service a bord de Cay, café et petits gateaux, pause cigarettes fréquentes : nous découvrons ce monde qui jusqu'alors nous dépassait parfois de trop pres sur les routes nationales.

 

 

002. Gabriel a l'heure du depart sans Grigri  001. Adeline a l'heure du depart sans Grigri

 

Evidemment pour nous, ce changement de rythme entraine un changement de regard et fait naitre en nous de nouvelles habitudes. Nous redécouvrons l'attente liée au transport de masse, nous ne prenons plus garde de la direction du vent, du brouillard qui tarde a se lever, du froid qui sévit et de la nuit qui tombe. Malheureusement, on ne ressent plus le chemin, seul le point d'arrivée compte ; on n'apprécie plus les changements de paysage au fil des kilometres, on compare une ville a une autre.


Finies les ballades a travers champs, on avance désormais au gre des places touristiques... meme si on garde un rythme tranquille. Au cours des deux dernieres semaines, nous n'avons visiter que Selçuk/Efes, Pamukkale et Konya. Avant de quitter la cote égéenne, nous nous devions de visiter le site antique d'Ephese, avec son théatre grandiose, sa bibliotheque tres bien reconstituée et ses maisons a terrasses pleines de petits trésors. La visite vaut le coup d'oeil mais nous avons préféré le site de Pamukkale qui a l'avantage de mixer merveilles naturelles et ruines antiques, tout en regroupant nettement moins de japonais.

 

007. Efes     018. Les vasques naturelles (malheureusement détournées du réseau d'eau)

 

C'est donc une journée magnifique que nous avons passée a patauger dans les vasques (artificielles), a se promener dans les parcs aménagés d'ou l'on admire les vasques naturelles, a déambuler dans la nécropole et a remonter les rues de l'ancienne cité. Rien que le systeme de canalisation de l'eau de source vaut le coup d'oeil, tantot souterrain sous les plaques de marbre, tantot a l'air libre pour alimenter les termes et les vasques. Ces dernieres façonnent le paysage sur cette colline toute blanche que l'on appelle "le chateau de coton" (Pamuk-kale en turc).


Sur la route d'Ankara, d'ou nous vous écrivons, une halte s'imposait a Konya, ancienne capitale de l'empire seldjoukide et d'ou se propage depuis 800 ans environ le culte de Mevlana Celaleddin-i Rumi, poete mystique de culture perse et fondateur de la secte des derviches tourneurs. Ceux-ci se sont attellés a partir du 13eme siecle a l'islamisation des chrétiens de l'Anatolie (ceux dont nous verrons les traces prochainement en Cappadoce). Mevlana a choisi la danse comme mode de communication avec Dieu. Aujourd'hui a Konya, on peut admirer le mausolée et musée a son honneur, quelques mosquées et écoles coranniques de style seldjoukide ou encore assister a une cérémonie des derviches tourneurs (gratuite tous les samedis soirs!)


A suivre une vidéo du "sema" : la danse giratoire sacrée des derviches tourneurs (la main droite ouverte vers le ciel recueille la parole de Dieu et la main gauche dirigée vers le bas transmet la parole au peuple) :

 



En deux semaines de tourisme et non de voyage avec GriGri, on se rend bien compte que notre changement de rythme engendre aussi des rencontres différentes. Qu'elles sont bien loin les rencontres au hasard dans des villages ignorés par 99% des touristes... Finies les rencontres imprévues, finis les repas et nuits chez l'habitant, finies les discussions autour du vélo (vous savez, celles ou les gens restent interloqués, ne vous croyant pas au début et enfin comprennent qu'une simple bicyclette peut vous emmener a l'autre bout du monde!).


Bref, tout cela nous manque, heureusement que apres trois mois dans le pays, nous avons pris des habitudes de Turcs qui nous poussent, meme dans les grandes villes, a nous rendre dans un "Çay Evi" (salon de thé) : ce lieu rempli d'hommes ou l'on parle turc, joue au tavla ou d'autres jeux appris depuis peu comme le Okey et le Pişti.

008. Partie de Tavla devant un ancien aqueduc dans Selcuk


Voyager en bus nous oblige de regarder plus souvent notre montre parce qu'il faut s'en tenir a des horaires. Mais cela nous permet aussi de planifier nos déplacements et nos nuitées. Nous passons donc des rencontres imprévues aux rencontres organisées via couchsurfing. Depuis Izmir, nous avons eu la chance d'etre hébergés par les locaux, de profiter de leurs conseils sur leur territoire ou encore de sortir avec eux et leurs amis. A Denizli, nous passons d'agréables soirées avec Meryem et ses parents, a discuter politique, architecture, voyage ou encore niveaux de vie. C'est avec elle et un de ces amis que nous fetons la nouvelle année dans un club. A Konya, Burak, Gülşah et Fatih nous ouvrent grand leur porte le temps de partager un french apéro, de déguster la spécialité du coin, de nous faire découvrir quelques musiques turques et de faire un tournoi de tavla. Nous vivons de super expériences avec ces turcs intéressés par le voyage et les voyageurs!


029. Burak, Gülşah et Fatih réunis pour un french apéro


Pour finir, nous vous écrivons d'Ankara ou nous sommes hébergés par Nicolas, un francais, qui effectue un volontariat international en entreprise (VIE) pour un an. Il nous fait profiter de ces victuailles ramenées du pays lors des fetes de Noel : foie gras, tomme de Savoie et vin du cru ... un vrai plaisir pour nos papilles! Aussi, il habite en plein coeur d'Ankara et nous fait profiter de ses endroits préférés le soir venu. Sachant que le lendemain, on sait que l'on n'est pas sur notre selle mais sur un siege, on prend plaisir, ces derniers temps a sortir le soir : nous faisons quelques écarts a notre rythme d'avant ou nous vivions a l'heure des poules! Quel contraste entre le froid et l'humidité de la tente et la chaleur des bars avec concert en live et danses turques.


Bref, comme vous le voyez, voyager sans le vélo nous fait changer de rythme avec ses avantages et ses inconvénients. On y prend quand meme du plaisir meme si ce n'est pas ce que nous recherchions a l'origine de notre voyage. Donner quelques coups de pédale nous manque comme suer dans les montées et pleurer dans les descentes, mais qui soigne sa monture va loin, donc pour l'instant REPOS!

Nous prévoyons encore deux semaines avant de retourner a Izmir chercher notre tandem. Deux semaines pour se balader en Cappadoce et sur la cote Sud en bus et a pied. Deux semaines pour juger du bon rétablissement du genou de Gabriel. Deux semaines pour entrevoir les suites possibles de notre voyage ... 

La suite au prochain épisode...

En attendant, on vous embrasse,

PS VISA : nous pouvons affirmer qu'il est impossible de se procurer un visa pour le Pakistan en Turquie pour des Francais. A Ankara comme a Istanbul, la raison invoquée est "non délivrance de visa dans un pays tiers" malgré présentation d'une lettre d'invitation. (info datée de janvier 2012)


Et comme toujours le lien vers l'album photo :  015. Sacs aux dos, un autre rythme que le vélo 015. Sacs aux dos, un autre rythme que le vélo
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G
<br /> Salut vous deux,<br /> <br /> <br /> je tenez à vous souhaitez une bonne année, je vois qu'elle commence bien, vous avez l'air de vous éclatez. Sachez que même si nous écrivons pas beaucoup, nous vous suivons depuis le début grace à<br /> votre blog. bisous à vous deux, bon courage.<br /> <br /> <br /> PS: je veu juste savoir? vous n'avez pas trop mal au c...<br />
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L
<br /> Bonne année mes lapins !<br /> <br /> <br /> Qu'elle vous apporte la santé tout court mais surtout celle des genoux, ces si précieux outils pour le vélo...<br /> <br /> <br /> J'ai hâte que vous vous remettiez en selle pour lire la suite des aventures... Et pis sinon, tant pis, on sera pas mécontents de vous revoir en France, hein !<br /> <br /> <br /> De gros bisous de la petite famille,<br /> <br /> <br /> à bientot<br /> <br /> <br /> Laurie.<br />
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